Wednesday, April 30, 2008
Wednesday, April 23, 2008
24 avril 2008 - h.22:00
RADIO LIBERTAIRE 89.4 fm
@ EPSILONIA
terminal beach is back on air
featuring
CROSSING THE RIVER
playlist/currents:
boat drone/terminal Straub
William Basinski - The River - The River
Bernhard Gunter - Crossing the River - Crossing the River (Night Music)
Taku Sugimoto - Spoon River I - Opposite
John Duncan - River in Flames - River in Flames
Charalambides - Skin Of Rivers - Unknown Spin
Walter Schumann - The night of the Hunter - The night of the Hunter
Tetuzi Akiyama and Jozef Van Wissem – Ascension - Proletarian Drift
Clogs - River Stick - Stick Music
Holger Czukay - Boat Woman Song - Canaxis
Andrew Chalk - Untitled - The River that Flows into The Sands
Death Ambient - River Tigris - Drunken Forest
Hanadensha - Acid River - Acoustic Mothership
C.C.C.C. - Go to the Other Side - Love & Noise
to download
GET IT here
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Tuesday, April 15, 2008
Saturday, April 12, 2008
MAI 68 (mai sessantotto)
« L’univers tout entier est composé de systèmes stellaires. Pour les créer, la nature n’a que cent corps simples à sa disposition. Malgré le parti prodigieux qu’elle sait tirer de ces ressources et le chiffre incalculable de combinaisons qu’elles permettent à sa fécondité, le résultat est nécessairement un nombre fini, comme celui des éléments eux-mêmes, et pour remplir l’étendue, la nature doit répéter à l’infini chacune de ses combinaisons originales ou types. Tout astre, quel qu’il soit, existe donc en nombre infini dans le temps et dans l’espace, non pas seulement sous l’un de ses aspects, mais tel qu’il se trouve à chacune des secondes de sa durée, depuis la naissance jusqu’à la mort... La terre est l’un de ces astres. Tout être humain est donc éternel dans chacune des secondes de son existence. Ce que j’écris en ce moment dans un cachot du fort du Taureau, je l’ai écrit et je l’écrirai pendant l’éternité, sur une table, avec une plume, sous des habits, dans des circonstances toutes semblables. Ainsi de chacun...
Le nombre de nos sosies est infini dans le temps et dans l’espace. En conscience, on ne peut guère exiger davantage. Ces sosies sont en chair et en os, voire en pantalon et paletot, en crinoline et en chignon. Ce ne sont point là des fantômes, c’est de l’actualité éternisée. Voici néanmoins un grand défaut : il n’y a pas progrès... Ce que nous appelons le progrès est claquemuré sur chaque terre, et s’évanouit avec elle. Toujours et partout, dans le camp terrestre, le même drame, le même décor, sur la même scène étroite, une humanité bruyante, infatuée de sa grandeur, se croyant l’univers et vivant dans sa prison comme dans une immensité, pour sombrer bientôt avec le globe qui a porté dans le plus profond dédain, le fardeau de son orgueil. Même monotonie, même immobilisme dans les astres étrangers. L’univers se répète sans fin et piaffe sur place. L’éternité joue imperturbablement dans l’infini les mêmes représentations. » (1)
Le nombre de nos sosies est infini dans le temps et dans l’espace. En conscience, on ne peut guère exiger davantage. Ces sosies sont en chair et en os, voire en pantalon et paletot, en crinoline et en chignon. Ce ne sont point là des fantômes, c’est de l’actualité éternisée. Voici néanmoins un grand défaut : il n’y a pas progrès... Ce que nous appelons le progrès est claquemuré sur chaque terre, et s’évanouit avec elle. Toujours et partout, dans le camp terrestre, le même drame, le même décor, sur la même scène étroite, une humanité bruyante, infatuée de sa grandeur, se croyant l’univers et vivant dans sa prison comme dans une immensité, pour sombrer bientôt avec le globe qui a porté dans le plus profond dédain, le fardeau de son orgueil. Même monotonie, même immobilisme dans les astres étrangers. L’univers se répète sans fin et piaffe sur place. L’éternité joue imperturbablement dans l’infini les mêmes représentations. » (1)
Cette résignation sans espoir, c’est le dernier mot du grand révolutionnaire. Le siècle n’a pas su répondre aux nouvelles virtualités techniques par un ordre social nouveau. C’est pourquoi le dernier mot est resté aux truchements égarants de l’ancien et du nouveau, qui sont au cœur de ces fantasmagories. Le monde dominé par ses fantasmagories, c’est – pour nous servir de l’expression de Baudelaire – la modernité. La vision de Blanqui fait entrer dans la modernité – dont les sept vieillards apparaissent comme les hérauts – l’univers tout entier. Finalement la nouveauté lui apparaît comme l’attribut de ce qui appartient au ban de la damnation. De même façon dans un vaudeville quelque peu antérieur : Ciel et Enfer les punitions de l’enfer font figure de dernière nouveauté de tout temps, de « peines éternelles et toujours nouvelles ». Les hommes du XIXe siècle auxquels Blanqui s’adresse comme à des apparitions sont issus de cette région.
Walter Benjamin
(1) Auguste Blanqui, L’Éternité par les astres, Paris 1872
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cinephilia is also a lack of ambition,
MYSTORY,
riot
Wednesday, April 09, 2008
Haussmann ou les barricades
I.
II.
III.
I.
J’ai le culte du Beau, du Bien, des grandes choses,
De la belle nature inspirant le grand art,
Qu’il enchante l’oreille ou charme le regard ;
J’ai l’amour du printemps en fleurs : femmes et roses !
(Baron Haussmann, Confession d’un lion devenu vieux)
Qu’il enchante l’oreille ou charme le regard ;
J’ai l’amour du printemps en fleurs : femmes et roses !
(Baron Haussmann, Confession d’un lion devenu vieux)
L’activité de Haussmann s’incorpore à l’impérialisme napoléonien, qui favorise le capitalisme de la finance. A Paris la spéculation est à son apogée. Les expropriations de Haussmann suscitent une spéculation qui frise l’escroquerie. Les sentences de la Cour de cassation qu’inspire l’opposition bourgeoise et orléaniste, augmentent les risques financiers de l’haussmannisation. Haussmann essaie de donner un appui solide à sa dictature en plaçant Paris sous un régime d’exception. En 1864 il donne carrière à sa haine contre la population instable des grandes villes dans un discours à la Chambre. Cette population va constamment en augmentant du fait de ses entreprises. La hausse des loyers chasse le prolétariat dans les faubourgs. Par là les quartiers de Paris perdent leur physionomie propre. La « ceinture rouge » se constitue. Haussmann s’est donné à lui-même le titre « d’artiste démolisseur ». Il se sentait une vocation pour l’œuvre qu’il avait entreprise ; et il souligne ce fait dans ses mémoires. Les halles centrales passent pour la construction la plus réussie de Haussmann et il y a là un symptôme intéressant. On disait de la Cité, berceau de la ville, qu’après le passage de Haussmann il n’y restait qu’une église, un hôpital, un bâtiment public et une caserne. Hugo et Mérimée donnent à entendre combien les transformations de Haussmann apparaissaient aux Parisiens comme un monument du despotisme napoléonien. Les habitants de la ville ne s’y sentent plus chez eux ; ils commencent à prendre conscience du caractère inhumain de la grande ville. L’œuvre monumentale de Maxime Du Camp, Paris, doit son existence à cette prise de conscience. Les eaux-fortes de Meryon (vers 1850) prennent le masque mortuaire du vieux Paris.
Le véritable but des travaux de Haussmann c’était de s’assurer contre l’éventualité d’une guerre civile. Il voulait rendre impossible à tout jamais la construction de barricades dans les rues de Paris. Poursuivant le même but Louis-Philippe avait déjà introduit les pavés de bois. Néanmoins les barricades avaient joué un rôle considérable dans la révolution de Février. Engels s’occupa des problèmes de tactique dans les combats de barricades. Haussmann cherche à les prévenir de deux façons. La largeur des rues en rendra la construction impossible et de nouvelles voies relieront en ligne droite les casernes aux quartiers ouvriers. Les contemporains ont baptisé son entreprise : « l’embellissement stratégique ».
Le véritable but des travaux de Haussmann c’était de s’assurer contre l’éventualité d’une guerre civile. Il voulait rendre impossible à tout jamais la construction de barricades dans les rues de Paris. Poursuivant le même but Louis-Philippe avait déjà introduit les pavés de bois. Néanmoins les barricades avaient joué un rôle considérable dans la révolution de Février. Engels s’occupa des problèmes de tactique dans les combats de barricades. Haussmann cherche à les prévenir de deux façons. La largeur des rues en rendra la construction impossible et de nouvelles voies relieront en ligne droite les casernes aux quartiers ouvriers. Les contemporains ont baptisé son entreprise : « l’embellissement stratégique ».
II.
Das Blüthenreich der Dekorationen,
Der Reiz der Landsehaft, der Architektur
Und aller Szenerie-Effekt beruhen
Auf dem Gesetz der Perspektive nur .
(Franz Böhle, Theater-Katechismus)
Der Reiz der Landsehaft, der Architektur
Und aller Szenerie-Effekt beruhen
Auf dem Gesetz der Perspektive nur .
(Franz Böhle, Theater-Katechismus)
L’idéal d’urbaniste de Haussmann, c’étaient les perspectives sur lesquelles s’ouvrent de longues enfilades de rues. Cet idéal correspond à la tendance courante au XIXe siècle à anoblir les nécessités techniques par de pseudo-fins artistiques. Les temples du pouvoir spirituel et séculier de la bourgeoisie de-vaient trouver leur apothéose dans le cadre des enfilades de rues. On dissimulait ces perspectives avant l’inauguration par une toile que l’on soulevait comme on dévoile un monument et la vue s’ouvrait alors sur une église, une gare, une statue équestre ou quelqu’autre symbole de civilisation. Dans l’haussmannisation de Paris la fantasmagorie s’est faite pierre. Comme elle est destinée à une sorte de pérennité, elle laisse entrevoir en même temps son caractère ténu. L’avenue de l’Opéra qui selon l’expression malicieuse de l’époque, ouvre la perspective de la loge de la concierge de l’Hôtel du Louvre, fait voir de combien peu se contentait la mégalomanie du préfet.
III.
Fais voir, en déjouant la ruse,
Ô République à ces pervers
Ta grande face de Méduse
Au milieu de rouges éclairs.
(Pierre Dupont, Chant des Ouvriers)
Ô République à ces pervers
Ta grande face de Méduse
Au milieu de rouges éclairs.
(Pierre Dupont, Chant des Ouvriers)
La barricade est ressuscitée par la Commune. Elle est plus forte et mieux conçue que jamais. Elle barre les grands boulevards, s’élève souvent à hauteur du premier étage et recèle des tranchées qu’elle abrite. De même que le Manifeste communiste clôt l’ère des conspirateurs professionnels, de même la Commune met un terme à la fantasmagorie qui domine les premières aspirations du prolétariat. Grâce à elle l’illusion que la tâche de la révolution prolétarienne serait d’achever l’œuvre de 89 en étroite collaboration avec la bourgeoisie, se dissipe. Cette chimère avait marqué la période 1831-1871, depuis les émeutes de Lyon jusqu’à la Commune. La bourgeoisie n’a jamais partagé cette erreur. Sa lutte contre les droits sociaux du prolétariat est aussi vieille que la grande révolution. Elle coincide avec le mouvement philanthropique qui l’occulte et qui a eu son plein épanouissement sous Napoléon III. Sous son gouvernement a pris naissance l’œuvre monumentale de ce mouvement : le livre de Le Play, Ouvriers Européens.
A côté de la position ouverte de la philanthropie la bourgeoisie a de tout temps assumé la position couverte de la lutte des classes. Dès 1831 elle reconnaît dans le Journal des Débats :
« Tout manufacturier vit dans sa manufacture comme les propriétaires des plantations parmi leurs esclaves. » S’il a été fatal pour les émeutes ouvrières anciennes, que nulle théorie de la révolution ne leur ait montré le chemin, c’est aussi d’autre part la condition nécessaire de la force immédiate et de l’enthousiasme avec lequel elles s’attaquent à la réalisation d’une société nouvelle. Cet enthousiasme qui atteint son paroxysme dans la Commune, a gagné parfois à la cause ouvrière les meilleurs éléments de la bourgeoisie, mais a amené finalement les ouvriers à succomber à ses éléments les plus vils. Rimbaud et Courbet se sont rangés du côté de la Commune. L’incendie de Paris est le digne achèvement de l’œuvre de destruction du Baron Haussmann.
A côté de la position ouverte de la philanthropie la bourgeoisie a de tout temps assumé la position couverte de la lutte des classes. Dès 1831 elle reconnaît dans le Journal des Débats :
« Tout manufacturier vit dans sa manufacture comme les propriétaires des plantations parmi leurs esclaves. » S’il a été fatal pour les émeutes ouvrières anciennes, que nulle théorie de la révolution ne leur ait montré le chemin, c’est aussi d’autre part la condition nécessaire de la force immédiate et de l’enthousiasme avec lequel elles s’attaquent à la réalisation d’une société nouvelle. Cet enthousiasme qui atteint son paroxysme dans la Commune, a gagné parfois à la cause ouvrière les meilleurs éléments de la bourgeoisie, mais a amené finalement les ouvriers à succomber à ses éléments les plus vils. Rimbaud et Courbet se sont rangés du côté de la Commune. L’incendie de Paris est le digne achèvement de l’œuvre de destruction du Baron Haussmann.
Walter Benjamin
Sunday, April 06, 2008
Saturday, April 05, 2008
Paris, 6 avril 2008 @ video-appart
itinerrance
Circuit Centre - METRO Etienne Marcel
flanerie avec Anne-Marie Bologna-Jeannou
(cadavre exquis/work in progresse)
" Des protocoles d'actions où l'aléatoire est de mise car inclus dans le processus, temporisé, me permettent de créer un temps, déplacement d'un moments, d'un instant, de la vie à l'art. "
itinerrance
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